A la croisée des Histoires

Histoire générale

La seconde guerre mondiale

Histoire juive

La seconde guerre mondiale

I. les causes du conflit

1. La destruction de l’Europe

À la fin de la Première Guerre mondiale, l’Europe est dévastée. Plusieurs grandes monarchies européennes disparaissent, comme en Russie, en Autriche-Hongrie et en Allemagne. De nouveaux gouvernements sont désormais au pouvoir et doivent reconstruire une Europe affaiblie. Les pays qui ont participé à la guerre (notamment la France, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne) sont ruinés. En effet, la guerre a coûté cher et a ralenti les productions agricoles et industrielles. De nombreuses infrastructures (routes, chemins de fer, villes) ont été détruites. Le conflit a enfin fait de nombreuses victimes : en 1919, l’Europe déplore 13 millions de morts victimes de la guerre et 20 millions de soldats blessés.

2. L’humiliation de l’Allemagne

Après l’armistice de 1918, un traité de paix est signé le 28 juin 1919 à Versailles entre l’Allemagne vaincue et les pays de la Triple-Entente. Considérée comme seule responsable de la guerre, l’Allemagne perd 15% de son territoire (dont l’Alsace et la Lorraine qui reviennent à la France) et doit payer des réparations colossales aux Alliés. Le pays, ruiné, subit alors une grave crise économique dans les années 1920. Ces conditions sévères nourrissent chez les Allemands un fort sentiment de revanche.

3.  Une grave crise économique

Déjà affaiblie économiquement par la guerre, l’Europe subit à partir de 1931 les conséquences de la crise économique qui éclate aux États-Unis en 1929. Les populations européennes connaissent alors le chômage et la hausse des prix.

En Allemagne, la misère grandit. La population se tourne alors vers un parti qui promet le retour à la prospérité et à la dignité : le parti nazi d’Adolf Hitler.

4. Les dictateurs menacent la paix

Après la guerre, une organisation internationale a été mise en place pour garantir la paix : la Société des Nations (S.D.N.). Pourtant, des régimes autoritaires se développent en Europe et de nombreux dictateurs prennent le pouvoir : le fasciste Benito Mussolini en Italie en 1922, le communiste Joseph Staline en Union Soviétique en 1924 et le nazi Adolf Hitler en Allemagne en 1933.

Ces chefs nationalistes gouvernent seuls, maltraitent les opposants, renforcent la puissance militaire de leur pays et préparent la guerre dans le but d’étendre leur pouvoir en Europe. La Société des Nations se révèle hélas impuissante face à cette montée de tensions

 

II. Les débuts du conflit

1. Les déclarations de guerre.

Après avoir annexé tous les territoires germaniques voisins en 1938, Adolf Hitler pousse plus loin ses ambitions. Il s’assure du soutien de l’Italie fasciste et de la neutralité (= non-intervention) de l’Union soviétique dans le but de déclencher une guerre-éclair et devenir le maître de l’Europe. Il envahit ainsi la Pologne le 1 er septembre 1939. La France et le Royaume-Uni, alliés de la Pologne, répliquent en déclarant la guerre à l’Allemagne nazie le 3 septembre.

2. La « Drôle de guerre » 1939-1940

Après l’invasion de la Pologne, la guerre se déroule sans combat de septembre 1939 à mai 1940. C’est la « drôle de guerre » : les troupes françaises attendent derrière les fortifications de la ligne Maginot. En mai 1940, l’armée allemande déclenche une offensive surprise contre la France en contournant la ligne de défense française. Elle conquiert les deux tiers du pays en seulement quelques semaines et annexe de nouveau l’Alsace et la Lorraine perdues en 1918.

 

3. La défaite française

Les Français sont désemparés par cette « guerre-éclair ». Les populations du Nord et de l’Est fuient les combats : c’est l’exode vers le Sud du pays. Le 22 juin 1940, le maréchal Pétain (chef du gouvernement français) signe l’armistice avec l’Allemagne. L’armée française est réduite, son matériel militaire confisqué et presque 2 millions de combattants français sont faits prisonniers par les Allemands. La France est occupée sur la moitié Nord de son territoire et doit payer les frais d’entretien de l’armée allemande. (L’exode : https://youtu.be/qMGdLfD9_UI)

4. L’extension du conflit 1940-1941

Après l’armistice de 1940, le conflit se déplace vers la Méditerranée et les Balkans, où l’Allemagne et l’Italie remportent plusieurs victoires. En juin 1941, Hitler brise le pacte de non-agression qu’il avait signé avec Staline et envahit l’Union soviétique. Les troupes allemandes progressent rapidement. En septembre 1941, l’Italie et l’Allemagne signent un pacte d’amitié avec le Japon qui devient par conséquent leur nouvel allié. En décembre 1941, le Japon attaque la base américaine de Pearl Harbor dans l’océan Pacifique, provoquant ainsi l’entrée en guerre des États-Unis. Au début de l’année 1942, le conflit devient mondial et s’étend sur plusieurs continents.

III. La France sous occupation

1. La collaboration

Après l’armistice signé par la France en juin 1940, le maréchal Pétain obtient les pleins pouvoirs. Il installe son gouvernement à Vichy, en zone non-occupée, et impose un régime autoritaire qui met fin à la IIIème (3) république. La devise nationale devient « Travail, Famille, Patrie ». La presse et la radio sont contrôlées, les opposants sont arrêtés. Le gouvernement accepte les exigences de l’Allemagne nazie : c’est ce que l’on appelle la Collaboration.

 

2. Les conditions de vie difficiles

L’occupation du territoire par l’armée allemande pèse très lourd. Le pays est pillé au profit de l’Allemagne : une grande partie de la production agricole, du charbon et des minerais y est envoyée. Les Français subissent la pénurie de produits de première nécessité et, comme pendant la Première Guerre mondiale, un système de rationnement est mis en place. Certains le contournent en s’approvisionnant à prix d’or au marché noir. À partir de 1942, la totalité du territoire est occupée. Les hommes sont réquisitionnés pour travailler en Allemagne. Le gouvernement de Vichy participe par ailleurs à la politique antisémite en faisant arrêter et en livrant aux nazis 76 000 Juifs qui vivaient en France : ils furent déportés et presque tous furent exterminés.

3. Le choix de la résistance

Un officier français, le général de Gaulle, refuse l’armistice et l’arrêt des combats. Il s’installe à Londres où, le 18 juin 1940, il lance un appel à la Résistance depuis la radio britannique. Il y fonde la France libre et crée une petite armée, les Forces françaises libres (F.F.L.) qui combat avec l’armée britannique. Sur le sol français, des groupes de résistants se constituent. Ils commencent par distribuer secrètement des tracts et des journaux contre le gouvernement de Vichy. Après la signature de l’armistice, le maréchal Pétain impose un régime autoritaire et choisit de collaborer avec l’Allemagne. Le territoire français est occupé par les troupes allemandes au détriment de la population qui subit des pénuries. Alors que certains collaborent avec l’occupant, d’autres résistent après l’appel lancé par le général de Gaulle le 18 juin 1940. Ils combattent l’occupant par la contre-propagande, les sabotages et la lutte armée.

https://www.lumni.fr/video/de-gaulle-une-lente-progression-de-la-resistance-1

 

Jean Moulin, héros de la résistance

Puis, en 1941, lorsque l’Union soviétique rejoint le camp des Alliés, les communistes français entrent en masse dans la Résistance. Celle-ci s’engage alors dans la lutte armée, avec attentats et sabotages. De plus en plus nombreux, les résistants s’organisent progressivement. Ils s’unifient dans le Conseil national de la Résistance, créé par Jean Moulin à l’initiative du général de Gaulle. Beaucoup de résistants ont été arrêtés et exécutés, mais ils ont joué un rôle essentiel dans la libération de la France

 

IV. La fin de la guerre

1. Le tournant de la guerre. La bataille de Stalingrad

Dans l’océan Pacifique, les Américains infligent de lourdes pertes aux Japonais. Dans l’océan Atlantique, les Anglais reprennent progressivement l’avantage dans les combats navals grâce à l’utilisation systématique du radar. En Europe de l’Est, l’armée allemande piétine sur le front russe. De septembre 1942 à février 1943, les armées russes et allemandes s’affrontent violemment pour la maitrise de la ville de Stalingrad. L’armée allemande est vaincue, c’est sa première défaite. 400 000 soldats allemands sont tués ou faits prisonniers. À la fin de 1942, l’expansion des puissances de l’Axe (Allemagne, Italie et Japon) est stoppée sur tous les fronts

2. Les débarquements alliés

En 1943, les Alliés débarquent en Afrique du Nord et en Sicile pour s’emparer de l’Italie. Après quelques mois de combats, c’est la chute de Mussolini. Mais le débarquement le plus important a lieu sur les côtes normandes le 6 juin 1944. Malgré le « mur de l’Atlantique », les Allemands ne parviennent pas à résister aux troupes américaines, canadiennes et britanniques. Au mois d’août 1944, les Alliés débarquent aussi en Provence. Aidés de l’Armée française de la Libération, ils affaiblissent encore davantage les troupes allemandes.

3.  La libération et la fin de la guerre

En France, les troupes allemandes sont rapidement encerclées par les troupes alliées venues de Normandie et de la vallée du Rhône. À la fin de 1944, la France est entièrement libérée. Cette victoire rapide est facilitée par les actions de la Résistance intérieure qui organise des actions de sabotage et d’insurrection dans les villes.

Mais le débarquement le plus important a lieu sur les côtes normandes le 6 juin 1944. Malgré le « mur de l’Atlantique », les Allemands ne parviennent pas à résister aux troupes américaines, canadiennes et britanniques. Au mois d’août 1944, les Alliés débarquent aussi en Provence. Aidés de l’Armée française de la Libération, ils affaiblissent encore davantage les troupes allemandes. C’est notamment le cas à Paris où les F.F.I. (Forces françaises de l’intérieur) livrent de durs combats de rue pendant une semaine avant l’arrivée des chars du général Leclerc le 25 août 1944. Prise entre les troupes alliées à l’Ouest et l’armée russe à l’Est, l’Allemagne nazie capitule sans condition le 8 mai 1945.

 

 

 

 

le débarquement en Normandie

 

 

Dans le Pacifique, la reconquête est plus lente. Pour être sûrs de gagner, les Américains larguent deux bombes atomiques sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 9 août 1945, faisant des centaines de milliers de victimes.

Article de journal mon Quotidien

La ville de Nagasaki après l’explosion de la seconde bombe atomique,

en 1945.

 

Trois jours après l’attaque d’Hiroshima, l’empereur du Japon, Hirohito, n’a toujours pas renoncé à se battre. Le président américain, Truman, décide alors de larguer une seconde bombe atomique.

Le 9 août, 40 000 personnes sont tuées dans la ville de Nagasaki, dans le sud du pays. Au départ, c’était la ville de Kokura qui était visée par l’armée américaine.

Mais ce jour-là, la météo est très mauvaise. Les pilotes du bombardier Enola Gay sont pris dans une tempête et ne voient pas le sol, caché par les nuages. Impossible de larguer la bombe dans de telles conditions. Les Américains ne peuvent pas non plus regagner l’île de Tinian, d’où ils sont partis, car la bombe est trop lourde. L’avion n’a plus assez de carburant pour effectuer le chemin en sens inverse avec un tel chargement. L’espace d’un instant, un trou dans les nuages laisse apparaître une ville. L’équipage décide alors de larguer la bombe « Fat Man » (« Gros Homme ») … sur la mauvaise cible ! Il s’agit de la ville de Nagasaki, le plus grand port du sud du Japon.

Après ces deux bombardements d’affilée, Hirohito reconnaît la défaite.

Nous sommes le 15 août 1945, la Seconde Guerre mondiale est terminée.

V. La reconstruction

I. Un monde meurtri

L’Europe sort profondément affaiblie des cinq années de guerre. 50 millions de personnes sont mortes dont beaucoup de civils et les populations sont traumatisées. Habitations, usines, voies ferrées et routes ont en grande partie été détruites. Les États européens sont ruinés et les premières années d’après-guerre sont encore marquées par le rationnement. L’approvisionnement ne redevient normal que plusieurs années après la guerre

II. Une tentative pour garantir la paix

Comme au lendemain de la Première Guerre mondiale, les gouvernements veulent éviter qu’une nouvelle guerre éclate. C’est dans ce but qu’en 1945 est créée l’Organisation des Nations Unies (O.N.U.) dont l’objectif est de sauvegarder la paix et de protéger les droits de l’homme.

III. Une nouvelle organisation mondiale

En février 1945, alors que la guerre n’est pas encore terminée, les futurs vainqueurs se rencontrent à Yalta, en Union soviétique, pour décider de l’organisation du monde après la guerre. Les États-Unis, qui n’ont pas souffert de destructions sur leur territoire, participent massivement au redressement économique de l’Europe de l’Ouest. Ils y étendent leur influence. De son côté, l’Union soviétique, bien que ruinée, jouit d’un grand prestige et se place en protectrice des pays d’Europe de l’Est. Le monde s’organise en deux pôles d’influence. D’abord occupée par les quatre nations victorieuses (France, Royaume-Uni, États-Unis et Union soviétique), l’Allemagne est divisée en deux (Allemagne de l’Ouest et Allemagne de l’Est) en 1949. En 1961, un mur coupe en deux la ville de Berlin, symbole d’un monde où s’opposent deux superpuissances : les États-Unis et l’Union soviétique;

https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000169/la-conference-de-yalta.html

Conférence de Yalta — Wikipédia

 

I. 1940

Adolf Hitler prétend que l’espèce humaine est divisée en « races » et que certaines sont supérieures à d’autres : c’est l’idéologie raciste. Il affirme que les Allemands sont une « race supérieure » qui doit dominer tous ceux qu’il désigne comme des « êtres inférieurs », en particulier les Juifs et les Tziganes. Il va appliquer cette idéologie dans tous les territoires conquis.

 

Pas plus que les autres français les juifs ne mesurent lors de l’été 1940 l’ampleur du désastre que constitue la victoire Allemande. Ils sont proportionnellement plus nombreux que leurs compatriotes à rejoindre Londres suite à l’appel du 18 juin Londres, parmi les plus illustres, on peut citer René Cassin, Maurice Schuman, Pierre Mendès France. Mais globalement les israélites français de souche ont la certitude d’être hors d’atteinte. Cependant de nombreux juifs surtout ceux du Bas Rhin et du Haut-Rhin où s’est installé le grand Reich partent en zone sud ou le gouvernement de Vichy est souverain.

A Paris où flotte la croix gammée la vie est difficile. Dès septembre 1940 les cartes de rationnements sont en vigueur et le ravitaillement  est le souci majeur.  Les juifs sont traqués par La Gestapo se servant habillement de l’administration française :

  • Recensement obligatoire
  • Affichage obligatoire sur les commerces
  • Commissaire administrateur nommé sur toutes le entreprises juives
  • Aryanisation des entreprises
  • Pillage des œuvres d’art

Vichy va dans le même sens en promulguant  le premier et le deuxième statut des juifs (voir autres ressources).

II. 1941

Dès 1941 l’étau se resserre. Les juifs en France, comme dans tous les pays occupés par les allemands sont les cibles d’arrestations et de déportations. En zone sud le gouvernement de Vichy promulgue le second statut des juifs ( voir autres ressources).
Le commissariat général aux questions juives rattaché au ministère de l’intérieur du gouvernement de Vichy est crée en mas 1941 qui a pour charge entre autre, dépister tous ceux qui ne se seraient pas fait immatriculer officiellement, procéder à l’aryanisation des entreprises. A sa tête un certaain temps le sinistre Darquier de Pellepoix.

De leur côté les allemands créent en 1941 « l’institut d’études des questions juives » qui diffuse au moyen d’affiches des images hideuses et abaissantes des juifs et toutes leurs actions néfastes.

En octobre 1941 sept synagogues parisiennes sont incendiées. En septembre 11.000 travailleurs d’origine étrangère sont incarcérés dans les camps de Beaume-la-Rolande, Pithiviers et Compiègne. En août est ouvert le camps de Drancy où des milliers de personnes  attendront dans des conditions misérables leur déportation.

De nombreuses unités incluant de nombreux juifs luttent clandestinement contre l’envahisseur. La « Résistance » s’organise (voir autres ressources)

III. 1942 à 1945

I. La solution finale

Le 29 mai 1942 sort la huitième ordonnance allemande interdisant à tout juif dès l’âge de 7 ans de paraître en public sans porter l’étoile jaune. Le gouvernement de Vichy s’y oppose en zone sud. Cette mesure ne semble pas soutenue par les français (Instituteurs – prêtres) mais encore une fois ceux qui s’y opposent n’ont pas le courage d’agir contre l pouvoir en place.

La situation est de plus en plus difficile,  il devient difficile de passer la ligne de démarcation, de cacher son identité, de trouver refuge de s’établir dans des lieux retirés.

À partir de 1942, la politique d’extermination par les nazis devient systématique : les Juifs et les Tziganes d’Europe sont déportés par trains vers des camps de la mort. Le plus grand est celui d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Ils y périssent dans les chambres à gaz ou y meurent d’épuisement ou de mauvais traitements. Mais un peu partout en Europe, des personnes condamnent ces pratiques et risquent leur vie en cachant des enfants ou des familles juives. On les a appelées les « Justes » après la guerre.

En 1942, le port de l’étoile jaune devient obligatoire pour tous les Juifs de plus de 6 ans, et la plupart des lieux publics leur sont interdits.

Au total, près de 5 millions de Juifs et près de 250 000 Tziganes ont été assassinés par les nazis. À la fin de la guerre, le monde entier découvre l’horreur de ce génocide. Il a été qualifié de crime contre l’humanité et les dirigeants nazis ont été recherchés, arrêtés, jugés et condamnés

 

II. La résistance.

La résistance juive s’est orientée dans plusieurs directions: l’action armée et les maquis, les corps francs dans les villes, le sauvetage des personnes et surtout des enfants.

Les résistants juifs participent à différents mouvements de résistance mais ont créé aussi des organismes spécifiquement juifs comme par exemple: « l’Organisation juive de combat »  créée à Toulouse fin 1940 ou celle des Eclaireurs Israélites de France (crée par Robert Gamzon)  en 1940  nommé « La sixième »  . Ils prendront le maquis en 1941. (http://www.resistancejuive.org)

La résistance militaire juive s’organise aussi avec Jacques Lazarus autour de l’OJC et intégrera les FFI (Forces françaises de l’Intérieur)

Le résistance s’organise également dans les lieux de persécutions.

–  Les Juifs du ghetto de Varsovie en avril-mai 1943,organisèrent un soulèvement suite à des rumeurs selon lesquelles les nazis voulaient déporter ce qui restait des habitants du ghetto vers le centre de mise à mort de Treblinka.

-En août 1943 à Treblinka et à Sobibor les prisonniers juifs  équipés d’armes volées attaquèrent le personnel.

– En octobre 1944 à Auschwitz-Birkenau, des membres du détachement spécial juif Sonderkommando se révoltèrent contre les gardiens SS.

Tout ceci sans parler des actes de bravoures de milliers de juifs au sein même des camps.

 

V. L’après-guerre

L’armistice et la défaite de l’Allemagne met fin a cette guerre atroce qui a perpétré les pires crimes contre l’humanité et principalement contre les juifs qui y ont perdu 6 millions des leurs à travers le monde.
En France la communauté juive qui comptait 300.000 juifs n’en compte plus que 150.000.  Les déportés qui ont survivants rentrent traumatisés.  Ceux qui ont échappés sont ruinés. Vingt synagogues détruites, d’autres saccagés, nombreux responsables communautaires font partis des disparus: la communauté est entièrement à reconstruire.

Au lendemain de la guerre retrouver les enfants cachés, les rendre à leurs parents et éduquer les orphelins constituent pour la communauté juive une des taches essentielles.

Traumatisés, certains juifs feront le choix d’occulter leur passé juif, changent de nom ou se convertissent. D’autres au contraire, surtout des jeunes décident d’approfondir leur connaissance du judaïsme et pour cela créaient l’école des cadres à Orsay sous la holette de Jacob Gordin et Leon Ashkenasi. En 1957 sera crée le « Colloque des intellectuels juifs de langue française » ainsi que différentes écoles juives. La communauté s’enrichira entre 1956 et 1967 de 235.000 juifs d’Afrique du Nord.

La communauté juive va renaître de ses cendres, retrouver sa légitimité tout en intégrant le nouveau paramètre que constitue la création  et l’existence de l’état d’Israël.

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Faisons le point.

1. Quelles sont les causes de la seconde guerre mondiale ?

2. Qu’est-ce que la drôle de guerre ?

3. Quand est signée l’armistice avec la France ?

4. Quelle est la position de la Russie ? Et du Japon ?

5. Quand et Pourquoi les Etats Unis entrent-ils dans la guerre ?

6. Qu’est-ce que la collaboration ?

7. Quelles sont les conditions de vie des français sous la collaboration ?

8. Comment s’est pratiquée la résistance ?

9. Quelle est la première défaite des forces de l’Axe ?

10. Quels sont les débarquements des forces alliées ?

11. Quand L’Allemagne et le Japon capitulent-ils ?

Faisons le point.

1. En quoi consiste l’idéologie nazie ?

2. Comment réagissent les français et la communauté juive à l’entrée en guerre ?

3. Qu’elles sont les premières lois anti- juives ?

4. Est-ce mieux en zone libre?

5. Décris l’évolution de la situation en 1941

6. Qui sont les premières populations déportées ?

7. Qui soutient l’occupant dans cette ségrégation ?

8.  Qui résiste ?

9. Quelle loi anti juive est promulguée en mai 1942?

10. Où se situent les différents camps de concentration ?

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I. Charles De Gaulle

Homme d’État français (Lille 1890-Colombey-les-Deux-Églises 1970).

Homme de l’appel du 18 juin 1940, Charles de Gaulle fut, en 1958, le fondateur du régime de la Ve République, qu’il présida jusqu’en 1969. Audace, grandeur, patriotisme, obstination, indépendance, stabilité, tels sont les traits qui caractérisent le tempérament et le règne de ce soldat rebelle devenu un monarque républicain, qui demeurera, de l’avis de ses compagnons comme de ses adversaires, un géant de l’Histoire.

Formation

Appartenant au milieu de la bourgeoisie catholique lilloise, Charles de Gaulle fait ses études chez les jésuites, avant d’être reçu au concours d’entrée à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il sort 13e en 1912.

À l’école de la guerre

Blessé à trois reprises, porté disparu, il se relève bien vivant mais prisonnier de guerre en Allemagne. Après cinq tentatives d’évasion, il est délivré par l’armistice du 11 novembre 1918. Sur sa demande, il est affecté en Pologne pour aller combattre l’armée rouge (1919-1920).

Entre deux guerres

Après avoir épousé Yvonne Vendroux, fille d’un industriel de Calais qui lui donnera trois enfants, il poursuit sa carrière militaire en entrant à l’École supérieure de guerre (1922). Il est nommé vice-président du Conseil supérieur de la guerre dans le cabinet du maréchal Pétain (1925), avant d’être affecté au secrétariat général de la Défense nationale (1932-1937).

Juin 1940

Général de brigade au cours de la campagne de France (mai), sous-secrétaire d’État à la défense nationale dans le gouvernement Reynaud (juin), il refuse l’armistice et lance, de Londres, le 18 juin, un appel à la résistance.

Le libérateur de la France

S’imposant, non sans difficultés, comme le chef de la France libre, il préside à Alger en 1943 le Comité français de libération nationale, devenu en juin 1944 Gouvernement provisoire de la République française, qui s’installe en France après la libération de Paris (août 1944).

La « traversée du désert » (1946-1958)

Décidé à rendre à la France son rang mais hostile aux « jeux des partis », il démissionne en janvier 1946, fonde et préside le Rassemblement du peuple français (1947-1953), se retire ensuite de la vie politique et se consacre à la rédaction de ses Mémoires de guerre (1954-1959).

Le président de Gaulle (1959-1969)

Rappelé au pouvoir à la faveur de la crise algérienne (mai 1958), il fait approuver une nouvelle Constitution, qui fonde la Ve République. Président de la République (1959), il met fin, non sans drames, à la guerre d’Algérie et renforce l’autorité présidentielle par l’élection du président de la République au suffrage universel (1962). Il mène une politique de réconciliation avec l’Allemagne (traité franco-allemand, 1963). Réélu en 1965, il développe une politique étrangère d’indépendance nationale. Un an après les événements de mai 1968, son projet de régionalisation et de réforme du Sénat étant repoussé par référendum, il démissionne (28 avril 1969).

Décès

Isolé dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, aux côtés de sa femme, le général de Gaulle succombe d’une rupture d’anévrisme (9 novembre 1970). Selon sa volonté, il n’aura pas d’obsèques nationales, mais la messe solennelle célébrée à Notre-Dame de Paris réunira tous les grands du monde de l’époque.

Charles de Gaulle – LAROUSSE

 

 

II. Le préfet Jean Moulin, héros de la résistance

Figure phare de la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale, Jean Moulin est le plus jeune préfet de France en 1937. Il s’opposa à l’occupant allemand dès 1940 et créa, sous l’égide du général de Gaulle, le Conseil National de la Résistance.

© Musée Jean Moulin Paris

Jean Moulin, né le 20 juin 1899 à Béziers, fait ses études de droit à l’université de Montpellier. À la fin de la Première  Guerre mondiale, il entre dans l’administration préfectorale, pour  laquelle il deviendra un exemple, avant d’en devenir le  drapeau. Comblé de dons, lettré, peintre de talent, administrateur prestigieux, il fait preuve d’une aisance souveraine dans tous les domaines de l’esprit et sait se faire aimer de ceux qui l’approchent, par sa simplicité, sa courtoisie, et son idéalisme passionné.

À l’heure du combat, cet intellectuel rafiné et sensible sait aussi témoigner d’une énergie implacable et d’une ardeur qui ne fléchit pas jusqu’à la mort.

Sous-préfet d’Albertville en 1925, affecté successivement à Châteaulin, Thonon et Montargis, puis dans la Somme, il entre en 1936 au ministère de l’Air comme chef de cabinet du ministre Pierre Cot et est, dans les conflits sociaux qui agitent la France à cette époque, un arbitre impartial et un conciliateur écouté. Son nom reste attaché au développement de l’aviation populaire et à la création d’Air France.

Il est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez, en janvier 1937, puis muté en Eure-et-Loir, à Chartres, quelques mois avant la déclaration de la guerre. En septembre 1939, il s’engage comme sergent-mitrailleur dans l’armée de l’air, mais doit regagner sa préfecture sur l’ordre du ministre de l’Intérieur.

Dans l’exode général qui suit la percée du front en juin 1940,  il reste seul à son poste, et, le 17 juin, en grande tenue, accompagné d’un représentant de l’évêque revêtu de ses habits sacerdotaux et d’un conseiller municipal ceint de l’écharpe de maire,  il attend les troupes ennemies dans la cour de la préfecture. Alors qu’il s’apprête à défendre les droits de la population, les Allemands veulent l’obliger à signer un protocole qui accuse les troupes françaises en retraite d’avoir massacré des civils. Il refuse. Ils le traînent alors devant les cadavres déchiquetés des prétendues victimes et le torturent jusqu’à l’épuisement de ses forces mais n’en viennent pas à bout.

Aucune autre voix que la sienne ne peut dire aujourd’hui son supplice, faire après lui l’atroce récit du martyre qu’il a vécu :  « C’est une effroyable mise en scène. II ne faut pas être grand clerc pour voir que ces malheureux, dont le corps est criblé d’éclats, sont simplement des victimes du bombardement. Hélas, j’ai trop parlé, trop bien découvert leur jeu macabre. Alors, avec des regards chargés de tout ce qu’un être humain peut contenir de haine, ils se jettent sur moi, et, à plusieurs reprises, leurs poings s’abattent sur ma tête, sur mes épaules, sur ma poitrine. […] Dans l’obscurité du réduit, avec cette odeur fade de cadavre qui me prend aux narines, j’ai comme  un frisson de fièvre. Alors, je sens que je ne pourrai pas résister ».

Ramené à Chartres, il est enfermé dans la conciergerie de l’hôpital, averti qu’il serait conduit, à nouveau, le lendemain, sur le lieu de son supplice. Et, pour ne pas céder, pour sauver son honneur et l’honneur de l’armée française, il se coupe la gorge avec un débris de verre. Retrouvé le lendemain au milieu d’une mare de sang et transporté à la préfecture, il échappe à la mort par miracle.

La statue de Jean Moulin à Caluire (Rhône)
Sculpture Christiane Guillaubey, 2004 La statue de Jean Moulin à Caluire (Rhône)

Le 2 novembre 1940, le gouvernement de l’État français le relève de ses fonctions. II se réfugie en zone sud et, sous l’identité de Joseph Mercier, professeur de droit dans une université américaine, il prend contact avec les premiers mouvements de Résistance qui se forment dans le Sud-Est, puis il s’échappe de France en août 1941, rejoint Londres par l’Espagne et le Portugal, et prend immédiatement contact avec le général de Gaulle.

Ses qualités, son énergie et sa farouche résolution l’imposent entre tous les volontaires de la France libre pour les missions les plus importantes et les plus périlleuses.

Chargé de reprendre contact avec les réseaux métropolitains, il est parachuté au-dessus des Alpilles le 1er janvier 1942. Après quelques mois, il repart pour Londres en avion, et, sous l’identité du caporal Mercier, il y est fait Compagnon de la Libération avec la citation suivante : « Chef de mission d’un courage et d’un esprit de sacrifice exemplaires. A, en personne, établi la liaison entre les zones françaises combattantes et les mouvements de résistance en France, déployant, pour y arriver, une ardeur exceptionnelle. »

Nommé délégué général en France du général de Gaulle, Jean Moulin repart alors de Londres par avion pour réaliser sa tâche considérable de faire l’unité de cette Résistance française qu’il a déjà ralliée à la France libre et dont il est maintenant le chef.  Il réussit contre tout espoir à unifier les groupes épars dans le pays, à intégrer tous les partis politiques, tous les organes  syndicaux, à leur donner une organisation et à les plier à une commune discipline.

Le 27 mai 1943, il préside à Paris, au 48 de la rue du Four, la première réunion du Conseil national de la Résistance, qu’il avait créé. II y a rang de ministre du Comité de Libération nationale d’Alger sous le nom de Monsieur X. Un mois plus tard, le 21 juin,  il est arrêté par la Gestapo à Caluire, près de Lyon, où il s’est  rendu sous le nom de Jacques Martel pour répartir aux chefs  militaires les commandements de l’Armée secrète.

Interné au fort Montluc, il subit son second martyre. Torturé par la Gestapo, il meurt le 8 juillet 1943 dans le train qui le conduit en Allemagne.

Le préfet Jean Moulin, héros de la résistance / 2013 – Dossiers / Archives des dossiers / Archives – Ministère de l’Intérieur (interieur.gouv.fr)

I. Janusz Korczak (1878-1942) par Anne Rabeau

« J’ai eu une vie difficile, juste le genre de vie que je voulais, difficile, mais belle, riche et sublime »

Né de l’union de Joseph Goldszmit, un avocat renommé, doté d’une grande curiosité intellectuelle et de Cecylia Gebicka, Henryk Goldszmit (c’est en 1898 à l’occasion d’un concours littéraire qu’il choisit pour pseudonyme le nom polonais aristocratique d’un personnage de roman de J.I. Kraszewski : Janusz Korczak), grandit avec sa petite sœur Anna dans une famille juive, aisée, laïque et assimilée de longue date. Son père, Joseph, était un partisan du mouvement progressiste juif Haskala.

Jusqu’à l’âge de sept ans, Henryk a une gouvernante française, il est choyé, protégé par sa mère puis il fréquente l’école et le lycée russe dont il retiendra l’absence totale de respect des adultes à l’égard des enfants ainsi qu’un profond ennui.

Un père fou

Son père développe une maladie psychiatrique et est interné à l’asile d’aliénés de Tworki. Henryk qui n’a que douze ans donne des leçons particulières pour subvenir aux besoins de sa famille ruinée. Il se découvre alors un goût pour la pédagogie et la communication avec les enfants. Il se passionne pour la lecture et l’écriture de poèmes, tient son journal. Au bout de cinq ans d’internement son père se suicide, Henryk écrit alors un roman Suicide et un article humoristique Le nœud gordien dont la publication marque le début de sa carrière de journaliste engagé. Plus tard, les souvenirs de son adolescence lui inspireront Confession d’un papillon.

Korczak le scientifique : des études de médecine

Son attrait pour l’écriture ne l’empêche pas d’entreprendre des études de médecine. Il mène de front études scientifiques et écriture et publie de nombreux articles, essais et feuilletons. Dès cette époque, il commence à aider les enfants pauvres de Varsovie. Dans son premier livre, Les enfants des rues (1901), il décrit la misère des enfants les plus pauvres puis dans L’enfant du salon, roman semi-autobiographique, qui fut un succès de librairie, il décrit les bas-fonds de la ville que jeune médecin, il côtoie. Il se penche sur les problèmes sociaux et se préoccupe de l’amélioration du niveau de vie, l’élimination du chômage, le développement de l’hygiène, la réalisation du développement physique et mental des enfants, l’éducation pour tous ainsi que l’égalité en droit des hommes et des femmes.

À peine diplômé, il est mobilisé comme médecin militaire dans l’armée russe et envoyé sur le front russo-japonais (1904-1905) où il est témoin des atrocités de la guerre.

Une spécialisation en pédiatrie

En 1906, à son retour du front, il se spécialise en pédiatrie. Il travaille dans un hôpital pour enfants pauvres de Varsovie et en parallèle dans son florissant cabinet privé. C’est un médecin dévoué, très recherché. Il participe à une première colonie de vacances pour s’initier au rôle d’éducateur présentant que c’est dans ce domaine qu’il pourrait le mieux agir. Il part en voyage d’études à Berlin, puis en Suisse où il se familiarise avec les idées pédagogiques de Pestalozzi (fondateur de l’éducation populaire [1746-1827]). Pour ses engagements, ses écrits il est jeté en prison, en 1909, par la répression tsariste contre l’intelligentsia polonaise. Il y reste deux mois. Il part ensuite en voyage d’études six mois à Paris puis un mois à Londres à la rencontre d’autres grands pédagogues et médecins.

Korczak, l’éducateur

Il quitte la pédiatrie, pensant que pour aider vraiment les enfants en difficultés il faut s’occuper d’eux avant qu’ils ne tombent malades et décide de se consacrer entièrement aux enfants des rues, difficiles, souvent violents à la limite de la délinquance. Il prend la direction avec Stefania Wilczynska de « Dom Sierot »(1912), La Maison des Orphelins qui accueille une centaine d’orphelins juifs de 8 à 14 ans et a un projet pédagogique d’avant-garde. L’orphelinat est organisé en république d’enfants, Korczak y développe une pédagogie du respect (voir infra).

Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé, dès 1914, d’abord dans un hôpital de campagne de l’armée russe puis à Kiev où il fait la connaissance de Maria Falska, une éducatrice formée à l’école de Maria Montessori, qui dirige un refuge pour enfants errants. De ces quatre années sur le front, il rapportera un ouvrage-clé, son célèbre traité de pédagogie : Comment aimer un enfantIl renonce alors à fonder une famille, « un esclave n’a pas le droit d’avoir d’enfants, moi juif polonais sous l’occupation tsariste, j’ai choisi de servir l’enfant et sa cause ». [1]

Vient ensuite « Nasz Dom » (Notre Maison), à Pruszkow (à 25 km de Varsovie). Cette seconde maison est créée pour une centaine d’orphelins de guerre « Polonais » de culture catholique par l’éducatrice Maria Falska sous sa direction pédagogique.
Il est de nouveau mobilisé, cette fois comme officier de la toute nouvelle armée polonaise opposée à l’armée russe. Il est nommé dans un hôpital pour maladies infectieuses et il y contracte le typhus. Il échappe de peu à la mort, mais contamine sa mère venue à son chevet. Elle en meurt, le 12 février 1920. Fou de chagrin, Korczaz pense au suicide. Le 16 août 1920, Varsovie assiégée et la Pologne sont sauvées in extremis par la victoire du Maréchal Józef Pilsudski (avec l’aide de l’armée française). Le cours de l’histoire le console un peu. Il écrit Seul à seul avec Dieu, ou Prières de ceux qui ne prient jamais et crée son personnage clé, son fils spirituel : Le Roi Mathias 1 er, suivi du Roi Mathias sur une île déserteLes aventures de Mathias, l’enfant-roi qui tente de donner la démocratie aux enfants contre l’avis des adultes, ont été publiées dans le monde entier et restent toujours très populaires.

Il enseigne à l’Institut de pédagogie spécialisé, à l’Université libre de Varsovie et à l’École Normale pour les éducatrices de l’école maternelle et s’occupe de la formation des futurs éducateurs.

Il est également médecin expert auprès du tribunal pour jeunes délinquants. (…). Il anime une émission radiophonique, très populaire, « Les causeries du vieux docteur » dans laquelle il se prête au jeu de l’entretien radiophonique et où il aborde les thèmes liées à l’enfance : l’allaitement, la solitude, la violence des enfants…

Alors que les deux établissements fonctionnent bien, que ses idées se diffusent, en 1936, pour cause avouée d’antisémitisme, ses émissions et son rôle d’expert auprès du tribunal lui sont retirés. Puis un conflit l’opposant à Maria Falska l’amène à démissionner de « Nasz Dom ».

Du ghetto de Varsovie à la déportation

Fin 1940, Dom Sierot », où il réside, est déménagée dans le ghetto de Varsovie. Il tient son Journal du ghetto, un témoignage unique, rédigé la nuit de façon intermittente. Son ultime combat consiste alors à mendier pour nourrir les enfants et à se battre pour préserver leur dignité.

Avec les 200 enfants de « Dom Sierot », il est déporté le 6 août 1942 par l’un des premiers convois vers le camp d’extermination de Treblinka où tous les Juifs ont été assassinés dans les chambres à gaz immédiatement en descendant du train. Andrzej Wajda a évoqué cette période et cet ultime événement dans son film : Korkzak, 1989. C’est à travers ce film que Janusz Korczak est d’abord connu, à travers cette image, celle de l’éducateur qui choisit de ne pas abandonner les enfants dont il s’occupait.  (…)

Son travail d’éducateur : un ensemble d’actions cohérentes et bien conçues, une pédagogie non répressive

Korczak, non dogmatique, s’est opposé à la formalisation de systèmes et de méthodes, ce qui a certainement limité sa notoriété par rapport à ses pairs. D’une part, il se méfiait des dérives de la modélisation en raison de son immense respect des enfants et de la singularité des situations vécues par chacun d’eux, d’autre part, il ne voulait pas restreindre l’implication personnelle, l’inventivité et la coopération des éducateurs dans leurs propres relations pédagogiques aux enfants.

Korczak se défendait d’être un théoricien, toutes ses idées, tous ses ouvrages, ses articles, ses conférences ont trouvé leur fondement sur ses observations cliniques et son expérience pratique.

Reste que sur le plan pédagogique, l’œuvre de Korczak s’inscrit dans la lignée de la « pédagogie active » et de « l’École nouvelle ».

Les droits actifs et passifs des enfants identifiés par Korczak

Dans les années 1910, alors que de nombreux enfants traînent dans les rues pour mendier ou faire de petits travaux, Korczak lance un appel pour la création d’une magna carta des droits de l’enfant. Daniel Halepin, pédiatre à Genève, préside l’association suisse Janusz Korczak, il définit les droits identifiés par Korcaz : « le droit à un budget, le droit d’être pris au sérieux, de jouer, de se tromper, d’être encadré, de donner son opinion, d’avoir un secret, de dire un mensonge de temps en temps… On peut ironiser, mais il me semble que tout cela est très actuel et assez emblématique de nos difficultés pédagogiques contemporaines. Korczak était un homme sensé. Pour se construire, un enfant doit aussi pouvoir explorer les interdits et Korczak maniait habilement les paradoxes. S’il ne faut pas laisser la violence s’installer dans une société, il importe néanmoins que l’enfant puisse se bagarrer de temps en temps pour découvrir ses propres limites… Et instaurer des règles autour de la bagarre ! Tu veux le battre avec un copain qui t’a vraiment énervé ? OK, vas-y ! Première règle : tu dois lui annoncer que tu vas te bagarrer avec lui, mais pas tout de suite. Plutôt demain. Deuxième règle : la bagarre sera limitée dans le temps et vous n’aurez pas le droit de taper en dessous de la ceinture. L’air de rien, le pédagogue enseigne aux enfants à maîtriser leur impulsivité et que l’on peut surseoir à l’action immédiate et élever le comportement instinctif à l’échelon supérieur d’un comportement prémédité, programmé et contrôlé. »

Les dispositifs socio-éducatifs régissant les deux orphelinats

Ces dispositifs organisant la démocratie interne étaient nombreux, ils concouraient tous à la pratique de l’autogestion la plus large possible avec des enfants, à l’autoéducation. L’éducation par le travail permettant aux enfants de s’impliquer dans la vie collective et l’éducation à la citoyenneté étaient également les fondements du projet pédagogique qui pendant plus de trente ans a soutenu les deux orphelinats dirigés par Korczak. Le site internet de l’Association française Janusz-Korczak, très fouillé, donne un aperçu complet de la pédagogie korczakienne.

Présentons-en ici quelques-uns : sur le plan de l’organisation institutionnelle le Parlement des enfants, appelé aussi Conseil d’autogestion permettait, entre autres, aux enfants qui y siégeaient d’approuver ou de rejeter les nouvelles lois, de délibérer sur l’admission et le départ des pupilles. Le tribunal des enfants « autorégulait » la discipline en gérant les conflits à l’intérieur des orphelinats. Tour à tour juge et victime, plaignant ou fautif, les enfants appliquaient le Code simple et compréhensible que Korczak, avait rédigé alors qu’il était médecin militaire dans les tranchées de la guerre 1914-1918. Parmi tous les articles du Code, il y avait au moins une soixantaine d’articles que chaque enfant était amené à connaître. La sanction se devrait d’être avant tout symbolique. Tout en réparant le préjudice subi, elle devait surtout faire prendre conscience aux enfants de leurs actes et les faire progresser.

À travers les réunions-débats (préfiguration du Conseil de classe créé en France en 1963), le journal de l’établissementla boîte aux lettres qui facilitait la communication entre les enfants et avec l’équipe éducative, Korczak a su faire vivre le droit à l’expression.

Il avait également mis en place un système d’aide aux devoirs, de tutorat et de soutien scolaire.

Korczak pensait que le travail était un facteur essentiel de préparation à la vie sociale. Le travail permettait aux enfants de croire en leurs propres capacités, leur donnait le sens des responsabilités, de l’effort, du dépassement de soi, leur apprenait la collaboration et le respect du travail de l’autre. Avant d’introduire une nouvelle tâche, il la vérifiait lui-même et l’expliquait aux enfants.

Conclusion

Janusz Korczak aura été, dans le contexte de son époque, un inlassable défenseur des enfants, luttant contre les discriminations qui leur sont faites, défendant l’idée que « la tâche essentielle des adultes est d’aider les enfants à devenir eux-mêmes, de comprendre et de soutenir l’effort quotidien que signifie grandir, mûrir, apprendre sur soi et sur le monde environnant », finalement des problématiques toutes actuelles.

II. Une Juste parmi les nations: Suzanne Spaak

 

« En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité. »

Simone Veil

Suzanne Spaak vit à Paris avec son mari Claude, cinéaste, et leurs deux enfants. Elle est très épanouie dans son rôle de mère de famille. Fille d’un célèbre banquier belge et belle-sœur du ministre belge des Affaires étrangères, Spaak est habituée à un niveau de vie élevé. L’occupation allemande de la France lui paraît cependant intolérable et elle décide de rejoindre la Résistance.

En 1942, Spaak offre ses services à un mouvement de résistance du nom de Mouvement National Contre le Racisme (MNCR). Dans un article à sa mémoire, publié en 1945 dans le journal yiddish New Press, B. Aronson, qui était également actif au sein du MNCR, écrira que ses collègues et lui avaient douté de la capacité de leur nouvelle recrue à les aider mais avaient rapidement réalisé qu’ils l’avaient mésestimée. A son arrivée dans le mouvement, Spaak déclare :

« Dites-moi ce que je dois faire… pour que je sache que je suis utile à la lutte contre le nazisme. »

Spaak ne recule devant aucune tâche ; elle sillonne Paris de long en large pour trouver un hôpital disposé à prendre en charge des Juifs malades sous des faux noms. Elle met sa condition sociale à profit lorsque cela s’avère nécessaire, frappant aux portes des ecclésiastiques, des magistrats et des écrivains et leur rappelant leur devoir d’agir contre la persécution des Juifs et des opposants au régime. Dans d’autres cas, Spaak agit comme simple agent de la résistance, tapant et distribuant des prospectus.

Aronson décrit sa détermination et son dévouement en ces mots :

« Spaak faisait partie de ces idéalistes qui se détachent de leur vie privée, de leurs souhaits personnels et de leurs préoccupations matérielles dès qu’un grand idéal a pénétré leur cœur ».

Spaak est affectée au réseau de renseignements « Orchestre rouge » et met au point des solutions audacieuses aux problèmes des agents de renseignements. Elle est particulièrement attirée par l’idée de sauver la vie des enfants juifs courant le risque d’être déportés.

Etant elle-même mère de deux enfants, Spaak est bouleversée par le drame vécu par les enfants juifs et ne parvient plus à trouver le bonheur dans sa vie personnelle. Au début de l’année 1943, des renseignements font surface, révélant des préparatifs en cours en vue de la déportation des enfants juifs des centres de l’UGIF. Spaak participe activement à une opération initiée par le pasteur Paul Vergara et Marcelle Guillemot pour conduire clandestinement plus de soixante enfants en lieu sûr. Elle abrite certains des enfants chez elle jusqu’à ce qu’ils soient tous placés chez des personnes prêtes à les recueillir. Avec l’aide de ses camarades, Spaak, prenant de grands risques pour elle-même, procure aux enfants vêtements et cartes de rationnement.

En octobre 1943, elle est arrêtée par la Gestapo et incarcérée à la prison de Fresnes. Avant son incarcération, elle a la présence d’esprit de remettre la liste des enfants juifs et leurs adresses à un camarade de la résistance, sauvant ainsi les enfants. Le 12 août 1944, moins d’une semaine avant la libération de Paris, elle est assassinée par les Allemands.

Le 21 avril 1985, Yad Vashem a décerné à Suzanne Spaak le titre de Juste des Nations

Les Justes parmi les Nations – Comité Français pour Yad Vashem (yadvashem-france.org)

Histoire générale

La seconde guerre mondiale

Histoire juive

La seconde guerre mondiale

II-Le débarquement en Normandie
la seconde guerre mondiale
I. Les statuts des juifs 1940 et 1941

I. Premier statut

Aux premiers mois de l’Occupation, le gouvernement de Vichy édicte un statut des juifs. La loi est publiée au Journal officiel le 18 octobre 1940 mais est datée du 3 octobre. Elle vise à dissuader les Allemands d’intervenir dans les affaires intérieures de la France, quelques jours après qu’ils aient publié une ordonnance pour le recensement des juifs en zone occupée.

Ce premier statut des Juifs exclut les Français identifiés comme juifs de la plupart des fonctions publiques et de nombreuses autres professions. En dépit de son aspect scandaleux, il passe à peu près inaperçu. Il est vrai que les Français se confrontent au même moment aux difficultés du quotidien et dans la presse, peu de journaux s’intéressent à la question juive, à l’exception notable du Matin, quotidien collaborationniste et proche des nazis…

II. Deuxième statut

Le 2 juin 1941, l’État français promulgue un deuxième statut des Juifs. C’est l’une des lois antisémites du régime de Vichy qui ont servi de base juridique à la « collaboration » de la police française à la déportation des Juifs et l’ouverture du camp d’internement de Drancy le 20 août 1941.

« Nous, Maréchal de France, chef de l’État français, Le conseil des ministres entendu, décrétons :

Article 1 : Est regardé comme Juif 1. Celui ou celle, appartenant ou non à une confession quelconque, qui est issu d’au moins trois grands-parents de race juive, ou de deux seulement si son conjoint est lui-même issu de deux grands-parents de race juive. Est regardé comme étant de race juive le grand parent ayant appartenu à la religion juive ;

Article 2 : Celui ou celle qui appartient à la religion juive, ou y appartenait le 25 juin 1940, et qui est issu de deux grands-parents de race juive. La non appartenance à la religion juive est établie par la preuve de l’adhésion à l’une des autres confessions reconnues par l’État avant la loi du 9 décembre 1905. Le désaveu ou l’annulation de la reconnaissance d’un enfant considéré comme Juif sont sans effet au regard des dispositions qui précèdent. »

Les articles suivants listent les secteurs professionnels et les activités désormais interdites aux Juifs en France : politique, fonction publique, administration, armée, finance et banque, publicité, spectacle, radiodiffusion, édition.

Les lois antisémites de Vichy ont servi de base juridique à la déportation des Juifs de France.

Ici, lors de la « rafle du billet vert », à l’entrée du gymnase Japy, à Paris, le 14 mai 1941.© Crédit photo : Mémorial de la Shoah

 

Histoire générale

La seconde guerre mondiale

Histoire juive

La seconde guerre mondiale

C’est quoi le débarquement?
carte de l’Europe en 1939 source Wikipédia
des dictateurs menacent la paix/ source Kartable
l’attaque de Pearl Harbour
L’Europe en 1940 – cartes
l’exode de 1940
La France en 1940
Le mur de l’Atlantique: les défenses allemandes
I. Le port de l’étoile jaune
II. Janusz Korczak
III. Suzanne Spaak: une juste parmi les nations